Quels indicateurs pour évaluer la biodiversité d’un territoire ?
Quels indicateurs pour évaluer la biodiversité d’un territoire ?
Dans les domaines de l’écologie, de l’aménagement du territoire et de la conservation, les Systèmes d’Information Géographique (SIG) sont devenus des outils incontournables. Ils permettent de croiser des données spatiales, de visualiser des tendances et d’orienter des décisions concrètes pour la préservation de la biodiversité. Mais quels outils utiliser? Pour faire quoi exactement ? Voici un tour d’horizon des usages les plus fréquents des SIG en écologie.
Qu’est-ce qu’un SIG ?
Un SIG est un système informatique permettant de collecter, stocker, analyser et de représenter des données géographiques. Il croise des informations spatialisées (coordonnées, surfaces...) avec des attributs (nom d’espèce, habitat, date d’observation...).
Les naturalistes, écologues ou bureaux d’études s’en servent notamment pour :
- Localiser des espèces,
- Étudier les habitats naturels,
- Analyser les impacts d’un projet d’aménagement,
- Visualiser des enjeux de conservation.
Les outils SIG les plus utilisés
Sur ordinateur :
- QGIS qui est un outil de référence pour les écologues, compatible avec de nombreux formats (SHP, GeoJSON, KML, CSV...).
- ArcGIS qui est plus répandu chez les grandes institutions ou collectivités.
- GRASS GIS, SAGA pour les traitements plus complexes.
Sur le terrain :
- QField : application mobile synchronisée avec QGIS pour saisie et consultation en direct.
- Locus Map, OruxMaps, MapIt GIS : navigation et enregistrement de points GPS.
En ligne :
- Geoportails publics (IGN, Biodiv’Réunion, SINP),
- Cartes interactives avec Leaflet, Mapbox, Shiny ou ArcGIS Online.
Exemples d’analyses possibles avec un SIG
1. Cartographie d’espèces ou d’habitats
- Superposition d'observations naturalistes avec des couches comme l'occupation du sol, les zones protégées ou le relief.
- Localisation d'espèces sensibles ou protégées pour adapter un projet.
2. Analyse de connectivité écologique
- Identification de corridors écologiques entre zones naturelles.
- Calcul de fragmentation du paysage (indice de surface, effet lisière, continuité).
3. Modélisation d’habitats
- Croisement de données de présence avec des variables environnementales (altitude, pente, exposition, humidité…).
- Utilisation de modèles statistiques (Maxent, GLM, Random Forest) pour prédire la répartition potentielle d’une espèce.
4. Évaluation d’impact écologique
- Comparaison "avant/après" d’un projet (route, centrale, zone urbaine).
- Calcul d’emprises, de pertes d’habitats, ou de surfaces compensées.
5. Suivi temporel
- Animation de cartes par année ou saison.
- Suivi de la dynamique d’une population ou de la colonisation d’un milieu par une espèce invasive.
Sources de données spatiales utiles
- BD ORTHO, BD TOPO, BD ALTI (IGN),
- Cartes de végétation / habitats naturels (DIREN, PNR, SINP),
- Zones Natura 2000, réserves, ZNIEFF, etc.
- Données climatiques, hydrographiques, usage des sols (Corine Land Cover).
Limites à garder en tête
- Une donnée cartographiée n’est jamais une vérité absolue : la précision dépend du protocole, de l’échelle, de la qualité du GPS...
- La distinction d'absences ou d'absences de données est importante car elle peux donner à la carte une mauvaise conformation.
- L’analyse SIG doit toujours être interprétée avec l’appui d’un expert de terrain.
Conclusion
Les SIG permettent de mieux comprendre les dynamiques écologiques, d’anticiper les effets des aménagements et de partager des résultats visuellement parlants. Utilisés à bon escient, ce sont des outils puissants au service de la biodiversité, mais qui nécessitent rigueur, sens critique et ancrage dans la réalité du terrain.